Coronavirus : la pandémie augmente la volatilité du prix des céréales

Publié le Vendredi 10 Avril 2020 et mis à jour le Samedi 20 Avril 2024 - Les actualités du Information

Depuis le début de la crise du coronavirus, le prix des céréales ont connu des fluctuations importantes. Celles-ci devraient malheureusement se poursuivre au cours des prochaines semaines. Nous vous expliquons pourquoi.

Un virus touchant l’ensemble de la planète influence forcément l’ensemble des produits cotés en bourse. C’est le cas des céréales, comme du pétrole. Mais alors que le cours du pétrole a simplement chuté, on a plutôt assisté à des hausses et des baisses successives pour les céréales. Le blé, par exemple, a connu une variation de prix de 25 euros au cours des deux derniers mois, tandis que le prix du colza a varié de 80 euros sur la même période.

Panique acheteuse sur le blé

L’une des céréales les plus demandées sur le marché mondial n’est autre que le blé. La crise du coronavirus a fait craindre que d’importants pays producteurs de pétrole, comme l’Algérie ou l’Egypte, n’aient plus les fonds nécessaires pour acheter du blé, et que la demande chute. En effet, l’économie de ces pays reposent principalement sur le pétrole et, celui-ci étant au plus bas, ils ont moins de rentrées pour acheter d’autres biens comme du blé.

Une baisse a en effet été constatée sur le début de la période mais, depuis quelques jours, on assiste plutôt à une panique acheteuse : les achats se multiplient et sont effectués par précaution, dans le cas où le blé viendrait à manquer. Ceci a plutôt tendance à faire augmenter les prix.

Déséquilibre sur l’orge brassicole

Le confinement liée à la pandémie de coronavirus a conduit à l’annulation de très nombreux événements festifs. Or, au cours de ceux-ci, ce sont des hectolitres de bière qui sont normalement consommés. La demande est donc en pleine chute. Par contre, l’offre ne suit pas la même courbe. Cela est dû notamment au fait que le Royaume-Uni cherche à écouler ses stocks d’orge brassicole, même à bas prix, avant que le Brexit produise tous ses effets.

Le maïs, plombé par la dévaluation de l’éthanol

La chute du cours du pétrole a eu pour effet inattendu de faire également diminuer la demande en éthanol, principalement aux États-Unis. Son prix a donc diminué et les fabricants, qui utilisent du maïs pour le produire, ne dégagent plus qu’une marge dérisoire sur ce produit. Cela réduit plus encore la demande en maïs et fait diminuer son prix.

Le colza, victime du confinement

Parmi les céréales les plus touchées par le coronavirus, on compte certainement le colza. Cette plante est en effet utilisée pour la production de biodiesel. Or, la consommation de carburants étant au plus bas, la demande en colza est également en chute libre. 70% du colza produit en Europe est en effet utilisé pour produire du biocarburant.

Pour la plupart des observateurs, ces importantes fluctuations devraient se poursuivre durant l’ensemble de la crise du coronavirus. Il faudra voir ensuite, au moment de la reprise de l’activité économique, quels sont les secteurs qui sont considérés comme les plus importants à relancer. L’évolution prochaine du cours des céréales dépendra certainement des mesures prises par les différents gouvernement pour accompagner la relance, lorsqu’elle aura lieu…