Salon International de l’Agriculture : quel bilan pour l’édition 2020 ?

Publié le Dimanche 1 Mars 2020 et mis à jour le Lundi 8 Avril 2024 - Les actualités du Salons et événements

Chaque année, la Salon International de l’Agriculture prend ses quartiers à Paris Expo. Il est souvent l’occasion de faire le point sur la santé du secteur et, parfois, d’annoncer des mesures en sa faveur. Au cours de l’édition 2020, c’est surtout sur l’« agribashing » que des décisions ont été annoncées.

Salon agriculture Paris

Le Salon International de l’Agriculture est la véritable grand-messe de l’agriculture en France. Chaque année, il accueille plus de 600.000 visiteurs et 4000 animaux issus de 372 races différentes. 400 exposants présentent également leur travail pour un public varié, des professionnels du secteur aux simples curieux. Il s’agit aussi d’un moment attendu par les acteurs du secteur car, traditionnellement, de nombreux responsables politiques d’envergure s’y rendent et ne manquent pas d’annoncer de nouvelles mesures visant ce domaine d’activité.

Soutien présidentiel contre l’« agribashing »

Parmi les personnalités attendues chaque année au salon, le Président de la République est sans doute le plus prestigieux. Emmanuel Macron n’a pas dérogé à la tradition en parcourant cette année encore les allées du salon. A cette occasion, il a tenu à apporter son soutien aux agriculteurs. « On demande à l’agriculture des changements très profonds pour l'environnement, la qualité, la sécurité alimentaire et elle est au rendez-vous de ces changements », a-t-il expliqué.

Dans ce contexte, de nombreux agriculteurs ont été victimes, au cours des dernières années, d’agressions plus ou moins violentes en raison de certaines de leurs pratiques jugées encore nocives pour l’environnement. De manière générale, l’agriculture est encore trop souvent mal considérée au sein de la société, phénomène nommé l’« agribashing ». « Les tensions, on les sent sur l'élevage et le bien-être animal, sur l'agriculture et l'utilisation des pesticides, a précisé le Président. Je ne tolérerai aucune violence à l'encontre des agriculteurs »

Si aucune nouvelle mesure n’a été annoncée pour soutenir les agriculteurs face à l’agribashing, on peut pointer la création, à la fin de l’année 2019, d’une cellule de gendarmerie spécialisée dans la lutte contre les exactions commises contre les agriculteurs : la cellule Demeter.

Des interrogations sur la PAC

Dans les allées du Salon International de l’Agriculture, de nombreuses questions se posaient également sur l’avenir de la Politique Agricole Commune (PAC) de l’Union européenne. Les agriculteurs français sont en effet parmi les principaux bénéficiaires de cette politique qui se traduit notamment par la distribution de subsides. Or, avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, l’enveloppe globale de la PAC va être amputée de la participation britannique (75 milliards d’euros). Une nouvelle redistribution de ces fonds est en cours de discussion.

Sur le salon, le Président Macron a également réagi à la difficulté que rencontrent les pays européens à s’entendre sur le nouveau cadre financier pluriannuel de la PAC. « Nous avons refusé un mauvais accord sur la PAC, nous n'avons pas sacrifié la Politique agricole commune et je l'ai dit très clairement : ça n'est pas la Politique agricole commune qui peut payer pour le Brexit », a ainsi affirmé le Président.

Une compensation promise par rapport aux ZNT

Autre point problématique pour les agriculteurs : la création, depuis le 1er janvier, de zones, jugées trop proches des habitations, dans lesquelles les agriculteurs ne pourront plus utiliser de pesticides (ZNT ou zones non-traitées). Mécontents de cette décision qu’ils jugent préjudiciables à leurs rendements, les agriculteurs ont été rassurés par le Président. Celui-ci a en effet promis une compensation financière aux agriculteurs concernés.