Conflit États-Unis/Iran : doit-on s’attendre à un pic du cours du pétrole ?

Publié le Mardi 14 Janvier 2020 et mis à jour le Vendredi 15 Mars 2024 - Les actualités du Prix des énergies

L’année 2020 a commencé avec d’importantes tensions au Moyen-Orient, consécutives à l’assassinat d’un général iranien par les forces armées américaines. Cet événement fait craindre une flambée des prix du pétrole. Nous vous expliquons pourquoi.

Conflit États-Unis/Iran

Le 3 janvier dernier, le général iranien Qassem Soleimani a été tué suite à une attaque de drone menée à Bagdad, en Irak, par les forces armées américaines. Cet événement a instantanément fait réagir les marchés pétroliers, qui supportent difficilement les tensions géopolitiques. Plusieurs hausses des prix du pétrole, et donc du fioul ou du GNR, ont déjà été constatées, avant un retour à un certain équilibre. Qu’est-ce qui explique l’inquiétude des marchés pétroliers suite à cet événement ?

Une réplique modérée de l’Iran

Au-delà de l’augmentation immédiate du cours du pétrole, survenue en réaction directe à l’élimination du général Soleimani, l’inquiétude du marché était plutôt liée aux répliques que l’Iran allait mettre en œuvre.

La république islamique aurait notamment pu choisir d’attaquer les installations de production de pétrole de l’Arabie saoudite, important pays producteur et allié des États-Unis. L’Iran dispose en outre d’un moyen de pression unique puisque son territoire national est limitrophe du détroit d’Ormuz, un point de passage incontournable pour près de 20% de la production mondiale en pétrole. Les autorités du pays ont donc régulièrement menacé de bloquer le détroit, ce qui empêcherait près de 20% de la production mondiale d’être fournie au reste du monde.

Présente dans le détroit de Bab El-Mandeb, situé entre Djibouti et le Yémen, la flotte iranienne pourrait également y harceler les tankers qui assurent la livraison de 6 millions de barils de pétrole par jour vers l’extérieur de la péninsule arabique. Cette diminution de l’offre et l’augmentation du coût du transport du brut (notamment liée à la nécessité pour les transporteurs de contracter des assurances plus importantes si les attaques se multiplient), pourrait contribuer à faire grimper les prix du pétrole.

Finalement, l’Iran a répliqué modérément en attaquant deux bases militaires américaines situées en Irak, sans causer de victime. Ces représailles mesurées ont contribué à un certain retour au calme sur les marchés.

A quoi faut-il à présent s’attendre ?

L’accalmie que l’on connaît à présent signifie-t-elle que la menace est écartée ? Pas forcément. La situation reste instable et toute nouvelle provocation des États-Unis pourrait amener l’Iran à actionner les leviers que le pays contrôle toujours, comme le blocage du détroit d’Ormuz, par exemple. Ceci aurait une influence considérable sur les prix du pétrole et donc sur ceux du fioul et du GNR, principalement en Europe.

En effet, les États-Unis étant aujourd’hui le premier pays producteur mondial de pétrole grâce à son exploitation importante du pétrole de schiste, ils sont indépendants au point de vue pétrolier et peuvent donc faire face à une hausse des prix du fioul et des autres produits pétroliers. Ce qui n’est pas le cas de l’Europe.

N’attendez pas de voir les prix flamber, passez votre commande de fioul ou de GNR dès maintenant !