Le biofioul à base de colza bientôt dans nos chaudières

Publié le Jeudi 18 Février 2021 et mis à jour le Mardi 16 Avril 2024 - Les actualités du Technologie

Depuis l’annonce de l’interdiction d’installer des chaudières au fioul à partir de 2022, les industriels du secteur ont cherché à accélérer le développement d’un biofioul base de colza qui pourrait être utilisé dans ces installations, moyennant une petite modification. Explications.

Biofioul Colza

Comment permettre aux milliers de personnes se chauffant au fioul en France de continuer à utiliser un système qui répond à leurs besoins, tout en étant plus écologique ? C’est la réponse à laquelle les industriels français du secteur des énergies ont tenté de répondre au cours des derniers mois. Le développement d’un biofioul à base de colza pourrait être la solution idéale à ce problème.

L’installation de chaudières au fioul interdite dès 2022

Si l’arrivée sur le marché de ce biofioul paraît plus urgente que jamais, c’est parce qu’en juillet dernier, le gouvernement français a décidé d’interdire dès 2022 l’installation de chaudières au fioul dans les bâtiments neufs ou, dans l’existant, en remplacement d’une installation défaillante.

Cette décision laisse un nombre important de Français dans une situation d’incertitude :

  • 12% des logements français sont encore chauffés au fioul (3,5 millions de ménages) ;

  • dans les régions rurales ou en montagne, le fioul sert parfois à chauffer plus de 50% des maisons.

Si cette énergie est tant appréciée, c’est parce qu’elle s’avère à la fois confortable et pratique, particulièrement dans les régions isolées. Le fioul peut en effet être commandé en quantité importante et stocké pour un usage sur plusieurs mois.

Une incorporation progressive du biofioul

Soutenu par le Sénat, le biofioul à base de colza offrirait les mêmes avantages au consommateur tout en étant bien moins polluant. En effet, il émet bien moins de CO2 que les 250 grammes par kWh d’énergie générée qui constitue le nouveau seuil fixé par le gouvernement. Il pourrait de plus être utilisé dans des chaudières fioul traditionnelles, moyennant un changement de brûleur. Les nouvelles chaudières, quant à elles, sont le plus souvent déjà équipées pour utiliser du biofioul.

L’intégration du biofioul devrait toutefois être réalisée de façon progressive :

  • d’abord 30% d'ester de colza par litre de fioul ;

  • puis 50% à l’horizon 2030 ;

  • et 100% en 2040.

Un plus pour l’agriculture française

L’avantage du biofioul à base de colza est que sa production permettra de soutenir le secteur agricole français. En effet, la France est l’un des plus importants pays producteurs de colza en Europe. 80.000 agriculteurs en produisent et le développement de cette filière énergétique pour leur permettre de trouver un nouveau débouché pour leur produit.

Reste à voir comment la transition se déroulera dans les faits. Chaque année, 40.000 nouvelles chaudières fioul sont en effet encore installées et 100.000 sont remplacées par d’autres systèmes (pompe à chaleur, chauffage au bois, etc.). Notons que le décret qui est en préparation prévoit déjà certaines exceptions à l’interdiction d’installer des chaudières au fioul, notamment dans les zones reculées où aucune alternative n’existe.